Le château de Cheverny, un résumé de l'art de la première moitié du XVIIe siècle.

Dans ses numéros 30 et 31 de janvier et avril 2016, La Grenouille a évoqué la construction, en 1510 par Raoul Hurault, du premier château de Cheverny. Raoul Hurault tenait déjà, à l’époque, à marquer la puissance et le rang de la famille par un ensemble de bâtiments prestigieux. Son descendant Henri Hurault, qui a construit le château actuel, avait les mêmes ambitions. 

Rappel historique 
Les Hurault ont toujours été proches des grands du royaume, notamment depuis Philippe Hurault qui fut chancelier de France sous les règnes des rois Henri III et Henri IV. C’est lui qui cède, en 1595, à son fils Henri le domaine de Cheverny. Henri Hurault est né en 1575 et Cheverny a été érigé en comté quelques années après sa naissance. Il était général au gouvernement d’Orléans, gouverneur du pays chartrain et bailli du Blaisois. C’est avec l’aide de sa seconde épouse, Marguerite Gaillard de La Morinière, qu’il entreprendra la démolition du premier château et la construction du château actuel. Cette construction débute vraisemblablement en 1624 ou 1626 (la date n’est pas certaine) et durera plusieurs années. 

Le style Louis XIII 
Le château de Cheverny se caractérise par sa symétrie et sa sobriété. Il est composé de cinq pavillons dont deux grands pavillons de deux étages situés aux extrémités et dont la couverture est constituée d’un dôme à plan carré, ce qui représente une nouveauté pour l’époque. Les trois pavillons centraux sont couverts, eux, par des toitures « à la française ». 
Sa conception et son architecture font du château de Cheverny l’un des premiers exemples de l’architecture classique à la française de la première moitié du XVIIe siècle (style Louis XIII). 
Outre les dômes à plan carré, sont également caractéristiques de cette époque l’utilisation de la pierre de taille et les angles marqués par des bossages. S’il n’est peut-être pas le premier, Cheverny est contemporain d’autres réalisations prestigieuses de ce type et notamment du château de Richelieu (construit pour le Cardinal à partir de 1624), du palais du Luxembourg construit à partir de 1615 et surtout du nouveau palais du Louvre dont Louis XIII a posé la première pierre en 1624. 
L’architecte du château de Cheverny, Jacques Bougier dit « Boyer de Blois », a travaillé avec Salomon de Brosse à la construction du château de Blois et c’est Salomon de Brosse qui a entrepris pour Catherine de Médicis l’édification du Palais du Luxembourg. Le château de Richelieu, lui, a été construit par Jacques Lemercier qui a également été chargé par Louis XIII de la construction du nouveau Louvre (en commençant par le pavillon de l’horloge comme pavillon central). 
Toutes ces constructions ont donc été érigées à la même époque et, sans pouvoir affirmer que Jacques Lemercier a joué un rôle dans le choix des toitures, il est certain que Cheverny se trouvait sur le chemin entre Richelieu et Paris et qu’il a pu de ce fait jouer un rôle dans l’édification du château, de même que Salomon de Brosse. 

















Les dômes à plan carré 
L’un des points communs entre tous ces édifices construits dans la première moitié du XVIIe siècle sont les toitures en forme de dôme à plan carré. 
La Grenouille a eu accès aux combles de l’un des dômes et est en mesure de vous faire découvrir la charpente très particulière, de cette toiture atypique. 
Un dôme est la partie extérieure d’une voûte ou d’une coupole dont la forme est hémisphérique, ovoïde, bulbeuse ou même à pans coupés. Il est destiné à couvrir ainsi qu’à accentuer, à l’extérieur, une partie importante d’un édifice. Le dôme peut être un comble à pans, surbaissé ou carré, et peut affecter en outre la forme d’une demi-sphère ou d’un demisphéroïde. Son plan peut donc être carré, hexagonal, octogonal, circulaire ou elliptique. Il est rare de trouver des dômes dont l’intérieur ne soit pas disposé en coupole mais, en architecture, on donne aussi le nom de dôme à de hautes couvertures courbes reposant sur un plan carré, comme les dômes qui nous intéressent. Ce type de couverture présente une charpente relativement complexe mais La Grenouille est cependant en mesure de vous présenter un schéma qui complète les photographies prises et permet de mieux la visualiser. Pour une information complète, les deux dômes carrés mesurent 15 m de côté. 

Le Héron - La Grenouille n°36 - Juillet 2017

Sources : 
.Cosmovisions : www.cosmovisions.com/monuDome.htm
.Article de Guillaume Metayer : Florilèges Web journal culturel étudiant-rubrique patrimoine- : florilegeseclou.com 
.Famille Hurault : racineshistoire.free.fr  








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